Mardi 25 Novembre 2008
(de constater que le temps ne suspend pas son vol, et que je n’arrive pas à rattraper mon retard)
(d’annoncer fièrement que la rubrique nouvelle est arrivée)
Chères déconnobloguiteuses, chers déconnobloguiteurs, bonjour!
En ce moment, il me manque à peu près douze heures par jour, pour combler mon retard qui s’accumoncelle à vitesse grand V.
Ce qui fait que Déconnoland en pâtit, du verbe africain pâ’tir voulant dire que le Boss n’est pas souvent derrière son clavier pour déconnituder (à coudre).
Je devais faire un fafiot pour causer du beaujolpif nouveau le jour de sa sortie, mais les alinéas de la vie et du taf font que je risque d’en causer à Paques! Cela compense avec les journaleux qui, tous les ans, en causent toujours la veille pour dire qu’ils l’ont goûté en exclusivité et qu’il a un goût de fraise des bois ou de sulfate de benzène, ce qui confirme bien que dans cette profession , la connerie est une exclusivité permanente.
Je vous ressors de mes carnets à spiraux une allusion pouétique de l’affaire que j’avais composée avec mes petits doigts avant de me torcher:
Tout en France est je crois sujet à polémique
Car la sortie sympa du beaujolais nouveau
Par des bobos montrant leur science œnologique
Se trouve gâchée, car cela fait trop prolo
On peut dans sa cave avoir du Vosne-Romanée
Du Pouilly, du Riesling et des Hautes Côtes de Nuits
Du Loupiac, Montbazillac et du Cabernet
Mais apprécier aussi ce moment de la vie
Ce n’est pas pour une dégustation à l’aveugle
Mais pour un bon moment de convivialité
Mais souvent en France, il y en a toujours qui beuglent
Les Français sont des veaux, ils seront pardonnés
J’apprécie les meilleurs vins, j’ai un bon palais
Malgré toutes ces belles gens qui croient que l’on s’avine
C’est un doux moment, la sortie du beaujolais
Quand même plus poilant que cette fête d’allô gouines
Ces bonnes personnes qui aux grands crus paraissent dévotes
Disent toujours sans même jamais le vérifier
Que quand on pisse le Beaujolais ça troue les bottes
Moi je m’en fiche, je passe toujours une bonne soirée
Ces maniérés qui sur ce vin font grande gueule
Une belle robe, une bonne tenue en bouche exigée
Devraient se montrer le plus souvent moins bégueules
Et de la vie nous gagnerions en qualité.
(franck 77)
Mais la grande nouvelle du jour, est la création d’une rubrique par Pineau, rubrique qu’il a sobrement intitulée « les sales zobs s’curent », qui, comme son nom l’indique, va causer ce dont au sujet duquel de cinoche. Les déconnobloguiteurs et teuses y trouveront des résumés de films anciens ou récents, afin de compléter leur culturation.
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La Meuf du Boulanger
Un des plus beaux films de Marcel Pignole, sorti le 7 septembre 1938 (ça date). C’est l’histoire d’un boulanger et de sa boulangère qui débarquent dans un petit village de Haute Provence parce-que les prédécesseurs se sont barrés on ne sait plus pourquoi, et d’ailleurs, tout le monde s’en fout.
(Marcel Pignole – écrivain cinéaste qui causait beau et qui n’écrivait pas avec ses tringlots)
Le boulangeman, interprêté par Raimu, est un cinglé du turbin. Il a dû oublier de voter pour Martine Aubry, le gazier. Il bosse jour et nuit, et pendant qu’il pionce, c’est sa meuf qui surveille le feu. La meuf est interprétée par Ginette Leclerc, qui était la grand-mère d’Edouard. Les villageois sont vachement contents. Il y a même le duc de Moncul, qui crèche au château du coin qui est le meilleur client de l’établissement. Il est venu repérer les lieux avant d’envoyer son jeune larbin chercher le bricheton pendant qu’il s’instructionne sur des pouffes venues des alentours. Au bout d’un peu moins de pas longtemps, le loufiat , qui est aussi berger de son état, se dit que chercher les miches, c’est bien gentil, mais s’occuper de celles de la boulangère, ça peut le faire aussi, d’autant que la boulange trime comme un cinglé, et ne peut pas être sur tous les coups.
Aussi sec, Dugenou se barre avec la boulangère. Manque de bol, y’a plus personne pour surveiller le fourneau, et il s’en faut d’un poil d’euque pour que l’établissement ne caramélise. Le pauvre artisan n’a pas besoin d’un crobard pour piger la combine. Il se met à déprimer comme un malade, attaque le perniflard par cubi de 25, et ne produit plus de bricheton. Pendant que la boulangère s’envoie le berger, le boulanger s’envoie le ricard. C’est l’émoi (et toi?) dans le patelin. Le curé, le bedeau, le facteur, le maire, l’instit, le duc de Moncul, et toute la populasse se mobilisent pour retrouver la meuf. C’est un merdier indescriptible. Au bout d’un bout de temps, car à l’époque, les films n’étaient pas très longs (sauf que celui-là dure quand même 2 heures 10, soit 1/1327 de la durée de Dallas) , ils retrouvent les tourtereaux dans les marais, et les ramènent au bled à grands coups de lattes dans le derche. Le boulangeman, con comme une malle, fait semblant de rien en engueulant la chatte Pomponnette qui s’était barrée faire sa vie avec les matous du quartier.
La similitude entre la chatte du boulanger et celle de sa meuf est, certes, frappante. L’interprétation magistrale de Raimu dans le final est certainement un des plus grands moments du cinéma français.
Cliquer ici pour voir la vidéo.
C’est grand, c’est beau, c’est magnifique, et ça dépasse largement les programmes de téeffin.
(Pineau)